LA POURSUITE DU CYCLONE
Scénographie • 2019, création de Kevin Jean
Conception & Interprétation Kevin Jean / Dramaturgie en collaboration avec Céline Cartillier & Jean Baptiste Veyret Logerias / Scénographie en collaboration avec Pauline Brun / Création lumière Juliette Romens / Création musicale Frannie Holder / Création costume en collaboration avec Valentine Solé / Régie son Nicolas Martz / Production La Fronde / Coproduction Théâtre ARLES, scène conventionnée d'intérêt national - art et création - nouvelles écritures, Chorège, Relais Culturel Régional du Pays de Falaise, L’échangeur—CDCN Hauts de France / Projet ayant bénéficié du dispositif de résidence "La Fabrique Chaillot" - Chaillot – Théâtre national de la Danse (Paris) / Soutien Théâtre de Vanves-scène conventionnée danse, Le Gymnase—CDCN, CDCN Atelier de Paris—Carolyn Carlson
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"Tu vois quoi, toi ? Moi, ce que je vois, c’est du temps qui passe. Ce soir, en exclusivité mondiale, je suis venu t’offrir du temps qui passe. Là, c’est un cyclone, imagine-le bien gros, bien tropical, bien puissant. Un cyclone, ça détruit tout sur son passage. Viens. Viens, on va danser dans mon oeil, ce sera calme. Je m’appelle Kevin, j’ai 37 ans. Tu vois quoi quand je te dis : je m’appelle Kevin ? Je suis déjà mort trois fois. Ici, je pourrai être qui je veux."
La Poursuite du cyclone part d’un désir intime, d’un besoin intérieur de soulèvement : comment déconstruire un monde, un système dont les fondements ne laissent que peu de place aux individus de tracer librement leur existence, leurs transformations, leurs expériences, au-delà des normes et des prescriptions ? Cette pièce chorégraphique prend donc son origine dans une nécessité profonde d’insubordination aux enclaves édictées par un monde qui sent l’obsolescence, pour dessiner les plans d’un renouveau.
Ce solo se présente comme un rituel célébré entre le secret d’une chambre mentale et la nuit immense du cosmos. On y entend des murmures de la mémoire, des échos de revenants, des périples rêvés. La danse répond à cette nécessaire agitation et à ce « besoin de consolation impossible à rassasier ». Elle traverse les dépressions, les tourbillons, les rafales, et aspire à gagner cet espace d’accalmie, de rémission. Un refuge, l’oeil du cyclone.
La Poursuite du cyclone se laisse pénétrer par l’idée que nos morts influencent nos vies et vivent avec nous, nous qui croyons encore être vivants.
"Thoreau avait encore la forêt de Walden - mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?", Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
(Céline Cartillier)
© Aude Arago